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Portrait de Joseph-Jean-Baptiste Fournet
16 Mai 1801 - 8 Janvier 1869
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TRAVAUX et PUBLICATIONS de Jean-Baptiste FOURNET
Note sur le plomb molybdaté rouge de Chenelette (Rhône), Annales de la Société royale
d'agriculture, etc., de Lyon Sur
l'invention du thermomètre centigrade à mercure, faite à Lyon par M. Christin,
1845
Suite des recherches sur la géologie
de la partie des Alpes comprise entre le Valais et l'Oisans, 1845,Histoire de la dolomie, 1847
Géologie lyonnaise, 1861
Simplification de l'étude d'une
certaine classe de filons, 1845, Annales de la Société royale
d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon
Recherches sur les ombres colorées qui
se manifestent à diverses saisons, et sur les applications du phénomène,
1859
Du caractère d'association en
minéralogie et en géologie, 1844
Note sur les effondrements de divers
terrain, 1852
Extraits des rapports sur les
gisements des lignites de Manosque (Basses-Alpes), 1857
Détails concernant l'orographie et la
géologie de la partie des Alpes comprise entre la Suisse et le comté de Nice,
Mémoire présenté à l'Académie des sciences de Lyon. Séance du 20 janvier 1863
Études sur les dépôts métallifères,
par M. J. Fournet,... , 1834
Du Mineur son rôle et son influence
sur les progrès de la civilisation d'après les données actuelles de
l'archéologie et de la géologie, 1862
Recherches sur la distribution et sur
les modifications des caractères de quelques animaux aquatiques du Bassin du
Rhône, 1853
Mémoire sur les tremblements de terre
ressentis dans le bassin du Rhône / par M. Alexis Perrey ... [suivi de: Notes
additionnelles aux recherches sur les tremblements de terre ... / par M. J.
Fournet], 1845
Sur les relations des orages avec les
points culminants des montagnes et sur leur distribution spéciale dans les
environs de Lyon, 1862
Résultats sommaires d'une exploration
des Vosges faite en 1846, 1847
Lavage des minerais oxydés et terreux
provenant des affleurements du filon du Kef-Oum-Theboul, près de la Calle, province de
Constantine (Algérie), 1858, Bulletin de la Société de l'industrie
minérale
Détails au sujet de la formation des
oolites calcaires, 1853
Aperçus sur le magnétisme des minerais
et des roches, et sur les causes de quelques anomalies du magnétisme terrestre,
1848
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La région Lyonnaise par sa configuration géologique nous offre une grande richesse minérale, non seulement par la diversification
des espèces rencontrées, mais aussi par certaines de ses espèces ayant acquis
une renommée mondiale depuis le début du XIXème siècle. Dans ces pages nous
traiterons du gîte de substitution de Chessy-les-Mines, au travers d'un
minéralogiste Lyonnais qu'était Joseph Jean-Baptiste FOURNET.
CHESSYLITE (azurite), (8,5 x 9 cm), Chessy-les-Mines, Rhône, France
Ex.coll. Jean-Baptiste FOURNET,
(donation de Mr Auguste Lacroix, 1817)
[coll. JF Lanoë, Inv. 0621-57]
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Le jeune Jean-Baptiste Fournet est né à Strasbourg un 16 Mai 1801, année providentielle où Hauÿ publia son fameux traité de
minéralogie. La famille de Jean-Baptiste était originaire du Dauphiné. Il
grandit dans une atmosphère familiale où le courage et l'honneur étaient des
valeurs sûres. Du courage il en aura besoin, dès l'age de treize ans, alors
que le jeune Fournet est élève au lycée de Bonn. Nous sommes en 1814, l'armée française qui
après des succès et des retraites, lance un repli général. Sous le commandement
du Général Sébastiani est organisée l'évacuation complète de Bonn. Les enfants
devront être rapatriés sur la
France. Il s'ensuit pour le jeune Fournet un périple
hivernal au travers de la
Belgique. Suivant les ordres du commandement il sera placé à
Rouen. C'est plus tard, après de longs mois de recherches que son père le fera
revenir à Strasbourg.
De retour à Strasbourg il poursuivra ses études, et
développera son sens de l'observation et sa passion pour les sciences
naturelles, grâce à son père qui lui fera découvrir au cours de longues
évasions la richesse naturelle des Ballons d'Alsace, le plus souvent pendant
les périodes de vacances. Il aura plaisir à découvrir sur le terrain ce qu'offrent
les sciences naturelles. La minéralogie et la géologie seront sans nul doute
déjà ses disciplines de prédilection.
Le Père de Jean-Baptiste, était marié à Charlotte de THURMAN, une femme
exemplaire et pleine de ressources. Elle lui évitera l’échafaud dans leurs plus
jeunes années. Mr Fournet père sera un des premiers élèves à l’École Polytechnique,
et fera carrière dans les Ponts et Chaussées. C’est lui qui aura en charge les
études préalables pour le projet du canal RHIN / RHÔNE. Après s’être
distingué dans l’armée ce qui à cette époque était incontournable. Il sera promu
Capitaine du Génie, en commandement des Ponts de Mannheim et Mayence. Il
continuera son activité dans les Ponts et Chaussées, où il prendra une retraite
méritée en 1834, après avoir été Ingénieur en Chef de Rhin et Moselle.
Jean-Baptiste sera dirigé vers l’École des Mines, il y sera admis en
1822. Il terminera son cursus en 1825. Il est missionné dans les mines du
Bas-Rhin (Sainte-Marie), puis dans le Puy de Dôme (Pontgibaud), où il a à charge
la réfection des mines de plomb argentifère. Jean-Baptiste FOURNET, ne peut se contenter
de ce type de poste, il a soif de connaissances, et son ambition le mène vers
l’enseignement ; il reprendra ses études en parallèle, et en 1833, il finit avec
une licence et un doctorat.
A l’époque la ville de Lyon, ne possède pas encore d’enseignement
supérieur. Le Docteur PRUNELLE, alors Maire de Lyon, obtient la réorganisation
de la Faculté
des Sciences, et une Ordonnance Royale en date du 20 Juillet 1834 nomme des
professeurs. Jean-Baptiste FOURNET obtient la chaire de Minéralogie et de
Géologie. Nous retrouvons nommés également Mrs BRAVAIS (Physicien et
Cristallographe, 23 Août 1811 – 30 Mars 1863) et BOUSSINGAULT (Ingénieur Civil
des Mines, 01 Février 1801 – 11 Mai 1887).
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LES TRAVAUX DE Jean-BaptisteFOURNET,
Sa place au sein de la Chaire de minéralogie de la Faculté des Sciences de
Lyon, permet à Jean-Baptiste Fournet de s’intéresser aux divers travaux qui le
préoccupent. Il mène de front l’enseignement et la recherche, sans négliger l’un ou l’autre. Par sa position et son expérience dans le domaine minier, la minéralurgie et les diverses questions qu’elle pose le
font s’inquiéter des ressources minières en France. Il fera des études
complètes sur les terrains houillers de la région Lyonnaise, et ses travaux
conduiront à l’exploitation de nombreux filons houillers. L’ensemble de ses
travaux concernant ce domaine offrira au pays de nombreuses ressources
minières.
Jean-Baptiste FOURNET est un
homme reconnu de tous, entre autres par les nombreux conseils qu’il promulgue
aux exploitants miniers. Le savoir-faire qu’il a acquis lors de ses missions, notamment
à Pontgibaud, lui confère une grande notoriété. Dès sa prise de poste en 1834,
il a en charge par la compagnie concessionnaire de Chessy-les-Mines, en les
personnes de messieurs Jars, De Saint-Pierre, et Rigottier, la réfection et la
remise en état des travaux de La mine appartenant à la CIMCL (Compagnie des
Intéressés aux Mines de Cuivre du Lyonnais) qui, à l’époque, est une
Association des membres héritiers de la
concession. Cette association avait été fondée en 1770, pour l’exploitation des
mines de cuivre.
Hormis les travaux concernant Les Mines de Chessy,
Jean-Baptiste FOURNET aura pour tâche l’étude des dépôts houillers sur les
communes de l’est Lyonnais, à Ternay et Communay, ainsi qu’à Saint-Priest à
cette époque encore rattaché au département de l’Isère. Ses recherches
aboutiront à la mise en évidence du continuum des stratifications houillères en
marge du Rhône, et le prolongement du bassin houiller de Saint-Etienne.
Il conduira des travaux de recherche sur la métallogénie des
environs de Lyon, plus particulièrement sur les occurrences aurifères des
environs de Vienne, Saint-Romain en Gal, et Saint-Martin-La Plaine. Effectivement
dans cette dernière commune des vestiges d’exploitation sont visible, et ce
encore à l’heure actuelle, dans le champ bordant le virage de la route
départementale montant à Saint-Martin Village. Il s’agit de granulats aurifères,
à composante de quartzite.
En 1847, il publiera une monographie sur la dolomite, ainsi
qu’un riche ouvrage sous forme de mémoire ‘Du
Mineur, son rôle et son influence sur les progrès de la civilisation, d’après
les données actuelles de l’Archéologie et de la Géologie’. Ce dernier
ouvrage lui vaudra les éloges de la communauté scientifique, et sera présenté à
l’Académie de Lyon.
Son œuvre est largement augmentée au fil de ses quarante cinq
années jusqu’en 1868. On ne compte plus les notes, les publications, et les articles
publiés dans les Annales des Mines, ses comptes rendus à l’Académie des Sciences,
des Sociétés Industrielles de Lyon. Il est entendu que le travail de Fournet
s’étend au-delà de la région Lyonnaise, mais sans nul doute il sera un père
fondateur dans l’enseignement et la recherche et sera un maître incontesté au
sein des institutions dont il est le pilier.
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CHESSYLITE, forme nodulaire. (8 x 4,5 cm)
Chessy-les-Mines, Rhône, France, collectée sur les haldes en 1976.
[coll. JF Lanoë, Inv. 0621-75]
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Jean-Baptiste FOURNET, sera distingués à de nombreuses
reprises pour ses travaux. En 1841 il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur, il deviendra
membre de l’Institut dès 1852.
En 1856, suite à un voyage en Afrique il contracte une
maladie, dont il ne se remettra point. Malgré ses difficultés de santé il
continuera son travail avec la même force, et la même passion. Fournet était un
homme passionné de ce qu’il entreprenait. C’est en Janvier de l’année 1869,
qu’il nous quitte, un 8 janvier. Il sera inhumé dans le petit cimetière de
Chessy-les-Mines, auprès de ses proches: sa mère, son père et sa sœur
Dans ces pages sont présentées diverses pièces collectées
par Jean-Baptiste FOURNET, dont certains spécimens lui ont été remis par Antoine
LACROIX, Grand-père de Alfred LACROIX. Ces
pages sont un hommage à Jean-Baptiste Fournet, qui contribua à l’enrichissement
des collections par les nombreux spécimens qu’il a pu collecter.
< CUPRITE, sur chessylite, Chessy-les-Mines, Rhône, France, (3,2 x 2 cm),
Ex coll. J-B Fournet, 1856 [coll. JF Lanoë, Inv.0748-08]
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Les mines de Chessy, dans le Rhône (France)
LOCALISATION
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CHESSYLITE (azurite), Chessy-les-Mines, Rhône, France, (12 x 8 cm) - British Museum of London, 1820.
[coll. JF Lanoë, Inv. 0621-53]
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LOCALISATION GEOLOGIQUE - Carte géologique 1/50 000 (BRGM)
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Historique des Mines de Chessy
L’histoire des Mines de Chessy, comme la plupart
des mines de la région Lyonnaise remonte à l’époque Celtique. Des indices
d’exploitation le laisse supposer. Les Romains avant JC entreprendrons
véritablement les travaux de bon nombre d’exploitation, et Chessy fera partie
de leur ressource en cuivre, le cuivre de Cassiacum (Chessy). Les Romains
exploitaient le minerai de cuivre par lixiviation (procédé qui consiste à
extraire les éléments solides par un liquide ou un solvant, l’eau étant un
solvant). Lors de diverses fouilles entreprises en archéologie quelques artefacts
Romains ont été récupérés. Subsiste des bornes, et une voie qui longe les
haldes supérieurs.
C’est au XV ème siècle, que sur ordonnance
Royale, en 1455 que Jacques Cœur, cède les concessions au royaume de France. Le
village se nommera Chissieu et Cheissieu suivant les divers auteurs. L’ensemble
des mines d’argent et de cuivre de la région Lyonnaise entre dans le patrimoine
royal.
Précédent cette Ordonnance, les écrits laissés laisse entrevoir
plusieurs complications, les dernières étant les infortunes de Jacques Cœur. (1448
– 1457), Jacques Cœur alors argentier du Roi est arrêté en 1451 et fut
condamné. Sans suit la confiscation de ses biens (29 Mai 1453). On relate que c’est
le procureur Général Dauvet qui fut missionné pour la liquidation des biens et
de l’inventaire. Jacques Cœur n’était propriétaire qu’en partie des mines de
Chessy, la division ce faisait entre les Baronnat (Jehan, et ses neveu Léonard
et Guillaume). Cette association sera antérieure à 1448. Selon certains écrits en date de 1454, il est
notifié que Jacques Cœur n’avait plus grande activité dans l’exploitation de
Chessy, et le cuivre affiné était en possession des Baronnat. La concession est
à l’abandon, et plus personne ne travail réellement que se soit à l’exploitation
ou à la maintenance du site. Il n’y a que très peu de matériel, et les bâtiments
se résument en un hébergement, un moulin (au droit de l’Azergue),
Note : ‘L’extraction du cuivre métal’ selon les
procédés supposé de cette époque (1447 – 1458).
L’ensemble des opérations métallurgiques étaient
pratiquées sur place, le minerais extrait était transporté jusqu’au bas du site,
vers le moulin (Azergue). Le minerai était concassé manuellement et placé dans
les fours, on note une moyenne de 30 à 40 feux de grillage pour obtenir une
fondaison. Le grillage premier élimine le soufre présent en grande quantité. Puis
vient une fonte de fusion dans les fours à soufflet, car le procédé nécessite
une température plus élevé (les soufflets était actionnés mécaniquement par le
moulin à eau). Résulte de cette fonte un mélange appelé ‘matte’ qui contient
des sulfures de cuivre et de fer. Les mattes sont stocké et concassé par la
suite. Le principe qui s’en suit est une succession de refonte des mattes, de
façon à obtenir un enrichissement en cuivre et débarrassant le plus gros du fer
et du soufre restant. Les matériaux ainsi obtenus sont nommé le cuivre noir,
une surfusion prolongé et d’un perchage (procédé qui consiste à introduire des
perches de bois vert dans le bain de fusion pour affiner le métal). La
technique du perchage est utilisée pour un affinage du cuivre de façon non
électrolytique. (v.shéma annexe). Cette technique est encore utilisée pour l’affinage
notamment de l’argent. L’opération de perchage effectuée, on obtient le cuivre
rose ou cuivre fin.
Les textes anciens font mention de ‘murets’ il s’agirait
de mattes de grillage brute de calcination destinées à la fonte dans un autre
four. Certains points restent en suspens sur l’utilisation de fours différent,
contrairement à ce qui est notifié par Georg BAUER - AGRICOLA (De re metallica). Le
traitement du cuivre nécessite à l’époque bon nombre d’opérations répétitives, entre
les phases de grillage et d’affinage du métal. De plus l’ensemble des
opérations de fonderie était très consommatrice de combustible (bois et
charbon). Sans nul doute les stocks de recuit subsistaient encore bien que l’exploitation
est cessée.
Fermeture des mines (1456 – 1458) du Lyonnais.
La concession fut rachetée dans sa plus grande partie par Guillaume
Baronnat (un des neveux), ainsi que l’ensemble des installations et les dépôts
‘murets’ de recuit. Le procureur Général Mr Douvet lui accorde la jouissance
des installations de fonderie. Par la suite le procureur Général Douvet, change
de poste et quitte la région, il nommera Mr Granier comme successeur. Le compte
général des mines de la région montre des déficits, et nous avons peu
d éléments de ces comptes, seul ceux rendu au Roi nous sont parvenu. Il es
stipulé que la part du Roi de France en 1413 serait de620 kg de cuivre affiné
rendu. On comprend pourquoi les mines de Chessy n’on pas été fermé durant cette
époque. De plus les stock de recuit, malgré l’arrêt de l’abattage on fournis
avec régularité du cuivre, et demandais peu d’ouvriers. Dans la période de 1456 à 1457, on trouve des indications sur la production, celle-ci est en baisse constante, et les estimations faite sur les recuits, qui devait produirent
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Dans la période de1456 à 1457, on trouve des indications sur la production, celle-ci est en
baisse constante, et les estimations faite sur les recuits, qui devait
produirent le cinquième des espérances. Au-delà de cette dernière date (1457),
aucun registre de compte ne subsiste, et nous perdons la trace du journal de l’exploitation.
Par la suite on
retrouve des traces dans les écrits paroissiaux, ce au XVII ème siècle.
Des communications ont été rendues à l’Académie de Lyon. Il est fait note de
transaction entre le Directeur de la mine et le Cardinale de Richelieu. Les
registres Paroissiaux font état des mines à cette époque (1600 – 1650). Il est
fait mention de Maîtres Mineurs, de Fondeurs, et Entrepreneurs des Mines.
En 1684 c’est le sus
nommé Gaspard De Mornieu de Gramont, alors Capitaine d’Infanterie qui se voit
céder par Ordonnance Royale l’ensembles des Domaines de Chessy, l’autorisation
est faite de reprendre l’exploitation des mines. Cette autorisation fut
reconduite jusqu’en 1747. Les mines furent concédée aux ayant droit successifs.
L’exploitation n’as pas reprise concernant les travaux miniers, le cuivre était
récupéré par cémentation (procédé qui sera encore visible sur le site jusqu’en
1976 ~. Le procédé consistait en la décantation dans des bassins des effluent des
mines (eaux vitrioliques) chargé en sulfate de cuivre. On plaçait dans les
bassins des vieilles pièces de ferraille et le cuivre par électrolyte naturel
se déposait dessus. La production par cémentation était de200 Kg / An de cuivre.
CHESSYLITE, (azurite),monocristal, Chessy-les-Mines, Rhône, France. (3,5 x 2,5), Ex coll. Descloiseaux (MNHNP), 1852.
[coll. JF Lanoë, Inv. 0621-32] >
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La renaissance des mines de Chessy
La Grande découverte
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La renaissance de
l’exploitation des mines de Chessy débute par un dénommé Jehan BLANCHET, il
était plus ou moins courtier et marchand de métaux ferreux à Lyon. En juin de
l’année 1747, il prend possession des mines et s’installe in situe. Suite à un
compromis une concession était ouverte pour l’exploitation des mines des
provinces du Lyonnais, et du Beaujolais ayant charge d’un dédommagement des
propriétaires. Les exploitations portant sur le vitriole (acide sulfurique), le
cuivre et la couperose (définition qui englobe les sulfates de cuivre et de
zinc). La première zone concernée par ces exploitations était Saint-Pierre La Palud (Sain-Bel), plus tard
l’ensemble fût étendu jusqu’à Chessy. Avec bien des difficultés et des
désaccords de multiples transactions, notamment sur le traitement des minerais
extrait avec les Jars, Pernon, et Blanchet, une association est crée, et
subsistera jusque vers 1842 (Association des Intéressés aux Mines de Cuivre du
Lyonnais).
Cette exploitation
ne faisait objet d’aucune méthodologie d’extraction du minerai, et répondais de
façon aléatoire, enfin on excavait par place et gradins, dans toutes les
directions.
Les procédés de
traitement métallurgique n’en n’étaient pas moins archaïques et de faible
rendement. Ce sont les Frères Jars qui par leur savoir faire métallurgique vont
relancer l’exploitation. On leur doit la construction du premier grand fourneau
d’affinage. Gabriel Jars Aîné de la famille étudiera et parfera sont savoir
faire au travers de nombreux voyages, dont il publiera les correspondances dans
un ouvrage en trois volumes ‘Voyage Métallurgique’ en 1776.
Nous reviendrons sur
la méthodologie employé par les Jars, dans les paragraphes surla Métallurgie du cuivre.
L’exploitation de
cuivre à Chessy, dans les années 1780 – 1785 produisait ~40 t de cuivre pour
une charge d’extraction de 10 à 12 000 t pour 700 à 800 t de minerais. La
concession fournis alors du travail pour 180 personnes. Sans suivent les années
de la révolution de 1792, Sr Pernon sera passé à l’échafaud, Sr Jars est
constitué prisonnier, arrive alors un déclin de l’exploitation, une
administration provisoire, presque plus d’ouvrier. La mine ferme, et ne reprend
son activité qu’après le retour au calme.
< CHESSYLITE, (azurite),(en géode) Chessy-les-Mines, Rhône, France, (7,5 x 6,5 cm). Ex Collection Ferdinand GONNARD, 1862. [coll. JF Lanoë, Inv.0621-66]
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Un autre problèmevient ce greffer au désordre causé par la révolution, c’est l’épuisement des
filons, puisque en 1811 l’exploitation
compte une centaine de personne entre l’extraction et les fonderies. L’extraction
ce limite à l’abattage des piliers de soutènements. La même année un
embrasement des dépôts de pyrite se déclare suite aux grillages en tas. Pour
limiter les coût de transport le grillage se faisait ‘en tas’, mais le feu ce
communiqua au sol pyriteux ce qui provoqua un embrasement. Sous l’ordre de
Blanchet, des tranchées furent ouvertes pour contenir les feux, la puissance
des feux causa la mort d’un ouvrier, et de nombreux blessés.
Après cette dure
période, et devant l’épuisement des filons, les recherches furent entreprises
pour découvrir de nouveaux filons. C’est le Maître Mineur saxon Christian T.
Wollner (en 1812), qui découvrit un filon remarquable de carbonate de cuivre
(azurite), nommé Chessylite. La puissance de ce gîte était de 400 ~ de long et
de 40 ~de largeur. Le carbonate de cuivre consistait en des filons superposés
et intercallés de0,50 m
de puissance.
En 1813, Vauquelin (Chimiste) publie dans les Annales de Chimie (ou recueil de mémoires concernant la chimie...) la détermination chimique du cuivre carbonaté bleu (chessylite) et du cuivre carbonaté vert qui l'accompagne. D'après des cristaux remis par Mr Jars à l'abbé Hauÿ.
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CHESSYLITE (azurite), (8,5 x 9 cm, cristal principal de 5,7 cm), formation développée en rose typique de la localité. 1820, Ex coll. Jean-Baptiste Fournet.(Lyon). Spécimen remarquable par la taille du cristal principal et le type de formation, correspond aux formations étudié par Alfred Lacroix.
[collection J-F Lanoë, Inv. 0621-12]
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(ci-dessus) Planche montrant les fourneaux de la fonderie de Chessy, ext. Annale des Mines, 1830.
Mémoire sur le traitement du cuivre carbonnaté et du cuivre oxydulé de Chessy.
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Notes de Vauquelin concernant ses observations sur la Chessylite (azurite) des Mines de Chessy, lors de la découverte en 1812 - 1813
Annales de Chimie
ou
Recueil de Mémoires concernant la chimie et les Arts qui en dépendent et spécialement la Pharmacie. 31 Août 1813
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MALACHITE,(8,5 x 6 cm) cristaux en fibre et en baguette, Chessy-les-Mines, Rhône, France. 1837 (ex.coll. Jean-Baptiste FOURNET)
ci-dessus détail des cristaux.
[coll. JF Lanoë, Inv. 0724-06]
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Pierre-Louis-Antoine Cordier (1777-1861)
Portrait par Ingre, Musée du Louvre à Paris.
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Une découverte
fortuite, ou le génie de Woellner ?
D’après Cordier (Pierrre-Louis-Antoine
CORDIER) 1777-1861, Successeur de Hauÿ àla Chaire de Minéralogie). C’est en continuant des
fouilles à travers les bancs de grès, pensant que des filons secondaires
métallifères s’y trouvait. Lors de cet avancement et sans se rendre compte de
la nature de l’assise, la galerie de recherche traversa des terrains de tout
autres nature. Cette erreur permis par accident de trouver ce que les Maîtres
Mineurs ne cherchait évidement pas. En fait Woellner, n’avais pas semble t’il
cherché au hasard, mais c’était laissé conduire par un filons ferrugineux, et c’est
ce filon qui le conduisit à faire sa belle découverte. De toute manière que ce
soit dû à une erreur, ou par le bien fait du hasard, ou encore les fines
investigation de Woellner, personne ne se plaindra de cette fabuleuse
découverte, et c’est grâce à cette découverte que l’on doit le fleuron de la
minéralogie Lyonnaise, et cette même découverte qui rendra Chessy mondialement
célèbre dans la minéralogie. Fournet quand à lui reste persuadé au contraire de
Cordier que cette découverte est dû à l’habileté de Woelner et son expérience
profonde et intuitive de Maître Mineur.
La production des
mines dont la mine Bleu (nous reviendrons sur la métallogénie de Chessy), vers
1825 s’estimait à 45 t de minerais /
jour pour un rendement de 30 t de cuivre pour 1000 t de minerais. Sur une durée
de vingt année la mine fournira ~ 4 000 t de cuivre.
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1846… Les mines de
Chessy ferment après épuisement des filons de la grande découverte, on
exploitera les piliers de soutènements. Les recherches ne permirent pas de
trouver de prolongement, et de nouveaux amas. Les Frères Perret rachète la
concession et installe une partie de leur unité de production d’acide
sulfurique. Ils exploitent essentiellement la pyrite de fer. Les demandes en
acide sulfurique sont très importantes à cette époque. En 1877, toute activité
est cessée, et les Frères Perret s’oriente définitivement sur le site de
Sain-Bel et Saint-PierreLa
Palud.
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Mines de Saint-Pierre La Palud (Rhône), France. Exploitation de la pyrite de fer pour la fabrication de l'acide sulfurique.
Le Puit Perret
Le Puit Saint-Gobin
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La Mine aujourd'hui
Depuis l’arrêt de l’exploitation par les FrèresPerret, subsiste sur le site les installations de maintenance pour le
traitement des effluents. Des bassins de décantation, et des bassins de chaulage
pour neutraliser les eaux acides. En 1979 ces installations étaient encore
debout et 2 ouvriers avaient la charge de l’entretien.
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CHESSYLITE, (azurite), Chessy-les-Mines, Rhône, France. (7 x 4,5),
Ex coll. F.Gonnard, 1856. [coll.JF Lanoë, Inv. 0621-14]
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Les mines, Aujourd'hui
Actuellement sur le site subsiste
de moins en moins de vestiges du passé, la nature reprend ses droits et
les normes de sécurités et les normes environnementales ont raisons des
derniers vestiges témoignant de l'activité qui a régné sur le site. On
trouve les haldes dit 'Le Grand Terril' au droit de l'ancienne voie romaine au lieu dit 'Les Puits'. Ces haldes
sont en parties celle de la mine bleue et sont actuellement propriété
d'une association, qui a achetée le terrain à l'ancienne compagnie des
mines de Chessy (CIM). Des mesures ont été prises afin de sécuriser le
site. Préalablement ce terrain était le théâtre de fouilles sauvage et
présentait des risques. Malgré le remblaiement et une plantation de
végétaux dans les années 1980, les fouilles ont continué de plus belle.
Ce terril fournis régulièrement des pièces bien cristallisées
d'azurite, de cuprite et des minéraux connexes du gîte.
En descendant le chemin qui borde le grand terril et rejoint la
départementale, on observera les restes des anciennes installations,
tel que les soubassements de l'ancienne cheminé utilisé pour le
traitement de l'acide sulfurique, les bâtiments en pierre des anciens
bureaux et laboratoires, les équipements servant aux chevaux, les
anciens bassins de chaulage....
Cristaux de CUPRITE sur l'AZURITE (Chessylite), (5 x 4,8 cm), 1971, récolte sur le terril. [ coll. J-F Lanoë Inv.0741-56]
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Chessy un gîte prometteur ?...
C'est en 1955-1957, que de grandes campagnes de prospection et
d'exploration en vue de trouver de nouveaux gisements exploitables que
le Bureau de Recherches Géologiques et Minières s'intéresse à
Chessy-les-Mines. Seul des sondages par carrotage
sont effectués dans le secteur. On notera que depuis 1900 des
recherches sont entreprises en vue de trouver une extension des
minéralisations sur le territoire de la Brévenne. C'est vers 1965 que
le faisceau de La Brévenne est localisé et ont admet le potentiel d'un amas sulfuré ayant un complexe polymétallique Cu, Zn, Pb, Ag...
Ce type de gisement représente un enjeu économique rentable et
nécessite des études approfondies. (cf. MÉTALLOGÉNIE DE
CHESSY-LES-MINES). C'est par l'étude en laboratoire d'échantillons
prélevés sur les différentes haldes que l'on se rend compte que cela correspond à un complexe volcano-sédimentaire. Dans les années 70 sont mis en oeuvre des moyens importants, des études pétrologiques
et volcanique, un ensemble de cartographie détaillée de l'ensemble du
district, pour finir par une étude de repérage héliporté et le survol
de la région fera apparaître une série d'anomalie caractérisées.
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Entrée de la descenderie (1984) Photo J-F Lanoë
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Abords de la descenderie, groupe et compresseur. (1984) Photo J-F Lanoë
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Dès 1980,
les recherches sont orientées sur le secteur de Chessy avec une
campagne de recherche approfondie visant plus particulièrement
l'anomalie détectée mise en évidence par les relevés. Un complément
d'études magnétiques et géophysique apporte de nouvelles données
prometteuses et engendre alors un processus de recherche suivant le
protocole de découverte suscitant un intérêt économique reconnue. C'est
dans les années 1980 où le pays révise ses ressources minières afin
d'en dresser un bilan économique prévisionnelle que les campagnes de
sondages profonds reprennent et montre très vite la présence d'un amas
sulfuré Cu, Zn. La découverte de cet amas sulfuré confirme les
résultats des données préalablement observées. Les séries de sondages
(profondeur moyenne de 120 à 145 m) montre des filons superposés contenant entre 6 et 7 % de zinc, entre 2 et 3 % de cuivre le tout dans un encaissant baryté à 12 % de baryum.le socle volcanique contient lui aussi des éléments sulfurés.
Les rapports confirment que l'ensemble minéralisé de Chessy est du paléozoïque et que l'amas sulfuré en intrusion est de type exhalatif-sédimentaire (cf.BRGM). Des travaux sont alors entrepris et une decenderie
est créée pour rejoindre les sondages. Ces travaux importants sont
réalisés en vue de calculer les réserves et d'en faire toutes les
estimations volumétriques. A l'issu
de ces travaux la Société Minière de Chessy est fondée. Les éléments
administratifs et les actes sont obtenus pour exploiter le gisement.
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Dans les années 1990, les marchés financiers des métaux ont changé.
Le stock estimé du gisement de Chessy est à l'évidence, économiquement
plus rentable pour l'heure. De plus 15 années ont passée et les
calcules de rentabilité prennent de nouveaux facteurs en ligne de
comptes. Les investissements deviennent trop lourds à la vue des
nouvelles normes d'environnement et des infrastructures nécessaires à
l'exploitation (routes, réseaux ferrés, assainissement, traitement des
effluents) et surtout les coûts d'extraction et de traitements des
minerais en substances utiles, qui est la priorité d'une exploitation
minière. C'est donc fin 1998 que le projet est remis en question et
finalement abandonné. Dans le terme d'abandon il faut rester prudent,
car les stocks exploitables reste toujours un dépôt conséquent si le
prix des matières premières telles que le cuivre ou le zinc venait à
remonter. Les ouvrages miniers et l'ensemble des installations ont été
démantelées et le site mis en sécurité.
Ce qu'il faut retenir c'est une meilleure connaissance d'un gisement dont la métallogénie et les facteurs de minéralisations étaient peu connus, et dont bon nombres de points d'interrogations ont été résolus.
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Stockage des carrotages, et stockage de chalcopyrite en arrière plan, (1984), Photo J-F Lanoë
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Chessy-les-Mines
MINERALOGIE ET METALLOGENIE
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